Enseigner, un métier exigent et noble
” Un maître est en lui-même un enseignement:
chacun de ses gestes, de ses regards est une leçon”.
(Mark Fisher)
Chaque année, un nombre important de jeunes de sexe opposé, fraîchement terminés leurs études secondaires, s’orientent habituellement, soit vers l’École Normale d’Instituteurs (ENI) ou vers la Faculté des Sciences de l’Éducation (FSE). Ils y vont dans l’objectif d’étudier pour devenir enseignant.
En opérant un tel choix, ils/elles cherchent, à mon humble avis, à se différencier des amateurs quant à l’exercice de cet art.
Compte tenu de la noblesse d’une telle profession, une compétence transversale, dosée d’une certaine polyvalence s’impose à celui ou celle qui l’exerce. Par compétence transversale, nous entendons un SAVOIR ou un SAVOIR-FAIRE maîtrisé pour plusieurs métiers. Elle se différencie donc de la compétence technique qui est partagée par des salariés d’un même corps de métier.
Voilà pourquoi, cher(e)(s) étudiantes et étudiants des ENI ou FSE de la place, je juge important, en tant que formateur avisé et expérimenté, de me mettre, par cet article, à votre service, en vous décrivant certaines des exigences de la profession enseignante.
Pourquoi est-il important de bien comprendre les exigences de ce métier noble?
Nul ne peut prétendre exercer le métier d’enseignant avec efficacité sans la bonne compréhension des exigences, perçues comme des qualités professionnelles de premier ordre. Autrement dit, des qualités professionnelles immanquables quant à l’exercice dudit métier.
La bonne compréhension des exigences établies à cet effet et sa mise à profit aide un débutant à mieux former une autre personne.
Spécialement un enfant ou un adolescent, en développant ses qualités physiques, intellectuelles et morales. Tout cela en vue de lui permettre d’affronter sa vie personnelle et sociale avec une personnalité suffisamment épanouie.
Bref, les exigences du métier d’enseignant renvoient à l’ensemble des qualités professionnelles requises pour son exercice efficace .
Sachant que les exigences de la profession enseignante sont multiples, dans le cadre de cet article, je me limite à aborder quatre d’entre elles:
Quatre exigences du métier d’enseignant
1) L’une des premières exigences du métier d’enseignant est la planification de l’enseignement qui consiste à réunir tout ce dont on a besoin pour préparer les interventions pédagogiques. Alors, l’enseignant, en étant en relation avec le savoir-savant, doit être en mesure de le transformer en savoir à enseigner. C’est ce que l’on appelle TRANSPOSITION DIDACTIQUE.
Il est à noter que le savoir scientifique, appelé aussi savoir savant, n’est pas transférable, mais transposable. Il ne peut être dispensé tel qu’il émane de la recherche. Pour ce, l’enseignant doit procéder comme suit pour transposer le savoir savant en savoir à enseigner:
il doit rassembler autour d’une table les manuels à l’usage des élèves dont il a la charge. Il sélectionne le ou les contenus qu’il doit préparer. Ensuite, il se met à le décontextualiser, c’est-à-dire l’extraire de son contexte initial, le transformer en un savoir transférable. Enfin, il est libre d’en assurer le transfert.
2) La deuxième exigence est que l’apprentissage doit être une démarche personnelle et participative. C’est-à-dire l’enseignant doit faire de l’élève l’acteur principal de son apprentissage en le plaçant sur la scène de l’apprentissage. Sachant, en outre, que l’élève doit être l’artisan de sa propre formation, l’enseignant doit faire en sorte qu’il crée toujours chez lui une prédisposition mentale avant même d’aborder une notion nouvelle.
Il reste encore deux autres exigences du métier d’enseignant
3) La troisième exigence est que toutes les interventions de l’enseignant doivent se faire au regard:
– du contenu et des stratégies cognitives et métacognitives; c’est-à-dire l’enseignant doit faciliter la résolution d’un problème, comme comparer, souligner les informations pertinentes, paraphraser, planifier et enfin contrôler;
– du développement graduel et de l’autonomie de l’élève dans le traitement de l’information; c’est-à-dire l’enseignant doit développer chez l’élève l’habitude d’être méthodique dans son exploitation de cette dernière. Cette habitude consiste à organiser de façon systématique sa collecte des informations.
Connaissances déclaratives, procédurales et conditionnelles
– des connaissances déclaratives, procédurales et conditionnelles, et de leur intégration dans la mémoire à long terme.
Par “connaissances déclaratives” il faut entendre les notions théoriques à maîtriser, par exemple les faits, les règles, les lois, etc.
Pour être en action, ces connaissances déclaratives doivent être transformées en connaissances procédurales ou conditionnelles qui concernent la réalisation concrète d’une action ainsi que les procédures à suivre.
Les connaissances conditionnelles, appelées aussi connaissances stratégiques, sont des connaissances qui se rapportent au moment ou au contexte dans lequel une procédure peut être effectuée. Ainsi, l’apprenant, pour acquérir des connaissances procédurales, doit-il avoir une certaine rétroaction pour développer des connaissances conditionnelles.
– des variables affectives, particulièrement les commposantes de la motivation scolaire. C’est-à-dire l’ensemble des déterminants qui poussent l’élève à s’engager activement dans le processus d’apprentissage ; à adopter les comportements qui le conduiront vers la réalisation de ses objectifs d’apprentissage et à persévérer devant les difficultés.
4) L’enseignant doit tenir compte des intérêts, des besoins, des acquis, du vécu, du style et du rythme d’apprentissage de chaque élève. C’est aussi une des exigences du métier d’enseignant. c’est-à-dire, l’enseignant quand il doit réaliser un acte pédagogique, il doit toujours choisir des activités liées aux vécus des élèves et ayant un certain intérêt pour ces derniers tout en sachant que chaque élève a son rythme propre d’apprentissage. D’où, la nécessité de faire de fréquentes répétitions afin de faciliter l’assimilation des connaissances.
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RÉSUMÉ
L’ enseignant est un planificateur d’enseignement. C’est celui qui est apte à transposer le savoir savant en savoir à enseigner.
Il est aussi celui qui sait faire de l’apprentissage une démarche personnelle. Une démarche participative où l’élève, par son implication dans les activités de la classe devient le sujet de son apprentissage au lieu d’en être l’objet.
Toutes les activités d’enseignement doivent se fonder sur des stratégies cognitives et métacognitives. Cela en vue du développement graduel de l’autonomie de l’élève quant au traitement de l’information.
L’enseignant est celui qui sait prendre en compte toutes les composantes de la motivation scolaire. Il le fait en ayant soin de rester le plus près possible de l’intérêt de ses apprenants. Il tient compte aussi du vécu, des besoins et du rythme d’apprentissage de ses élèves.
Voilà pourquoi, cher(e)(s) étudiantes et étudiants, je vous invite, à bien maîtriser le contenu de cet article, conçu spécialement pour vous.
Ensuite, à me faire parvenir vos commentaires y relatifs.
Surtout à vous faire sien, les exigences du métier d’enseignant que vous étudiez. Enfin, après avoir fini de vous approprier les exigences, n’hésitez pas à l’appliquer dans votre champ d’action. C’est là toute la différence.
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Wilchel CHERY
Normalien, Juriste et maître en éducation